Coup d'oeil sur l'Asie

mercredi 21 mai 2008

Hanoi, épisode II : "same, same, but different"


Après 3 semaines de break à Paris et Miami pour pouvoir assister au mariage de ma cousine Charlotte, me voilà de retour au Vietnam.

Cette fois les choses ont plutôt mal commencé puisque lors d’une escale à Bangkok entre Paris et Hanoi, mon vol s’est trouvé annulé pour cause d’intoxication alimentaire du copilote…

Si vous n’avez jamais entendu parler de l’effet papillon, vous n’imaginez pas les conséquences que peut avoir l’ingestion d’un œuf pas frais par un pilote d’air France… Mais je garde le suspense, vous en saurez plus en continuant la lecture de ce post…


Je disais donc je suis revenue à Hanoi le 23 avril. De nouveau hébergée par Cameron et ses colocataires. J’ai passé quelques jours avec eux avant de déménager chez Vhin et Rebecca, dans la maison qui habite l’association VFCD - Volunteers for Commuity Development and Environment Education – et une bonne partie de ses bénévoles.

Grace à eux j’ai rencontré Ngoc, qui elle, travaille pour une ONG française pour la prévention du virus du SIDA.
Très rapidement, elle m’a mise en contact avec des femmes de ses groupes de travail afin que je puisse tourner mes portraits de femmes vietnamiennes.

Cette fois encore, la chance m’accompagne puisqu’au Vietnam, il est quasiment impossible de tourner ce genre de portrait sans avoir les autorisations officielles (évidement extrêmement difficile à obtenir).
Mais grâce à Ngoc, j’ai pu éviter le circuit officiel et rencontrer Hong et Ngan, deux vietnamiennes aux parcours difficiles.


Mes rencontres


Vous connaissez déjà Cameron, Geny, Hai et Greg, mes hôtes lors de mon premier séjour à Hanoi, donc je ne vais pas m’étendre…

Vinh et Rebecca m’ont accueillie lorsque j’ai quitté Doi Can Street. Ils vivent dans une maison de 3 étages sur Au Co Street, au nord de Hanoi.
Ils partagent leur foyer avec d’autres bénévoles de l’association VFCD (difficile de dire combien, je vois des nouvelles têtes presque tous les jours !!), dont ils sont les coordinateurs. Vinh est d’origine vietnamienne, il a été adopté à l’âge de 9 ans par une famille américaine de Salt Lake City. Et oui, c’est un vrai génie de l’informatique !!!

Rebecca, 23 ans, est australienne, elle vit au Vietnam depuis 6 mois et en plus de sa participation à VFCD, elle donne des cours d’anglais.
Adepte de la bière locale et pas seulement, elle sort avec un jeune vietnamien du nom de Zheng, un garçon adorable, toujours le premier à se lever le matin pour aller nous chercher le petit déj.

Chez eux j’ai rencontré Chris, couchsurfer comme moi, avec qui je me suis un peu baladée en ville. Californien, la vingtaine, fraichement débarqué de Thaïlande où il a passé quelques jours avant de gagner Hanoi pour un séminaire/retraite de son grand maitre spirituel, le moine bouddhiste vietnamien Thich Nhat Hanh qui dit : « J’inspire, je calme mon corps. J’expire, je souris. Je m’établis dans le moment présent. Je sais que c’est un moment merveilleux. »
Et puis je me dois ici de citer Ngoc, cette fille fantastique qui m’a permis de trouver les femmes de mon film. Issue des minorités ethniques du nord du Vietnam, Ngoc vit à Hanoi depuis qu’elle a démarré ses études. Elle travaille maintenant pour l’association SJ Vietnam, et est chargée, en coopération avec UNAIDS, d’informer et d’éduquer la population locale sur les ravages du SIDA.
Elle m’a mise en contact avec les femmes que je souhaitais rencontrer et m’a même servie d’interprète lors des interviews…


Mes coups durs

On en arrive enfin à l’histoire du vol AF174….
Vous deviez commencer à vous impatienter !!!
Je commencerai donc par le commencement…
Tout a démarré à Paris ce 22 avril. Mon vol pour Hanoi étant prévu à 19h00, j’ai profité (en courant) de ma dernière journée pour régler mes derniers préparatifs (récupérer ma carte bleue avalée sans raison par un distributeur à Montreuil, acheter les médicaments que m’avais demandé Cameron, déjeuner avec Alice, qui cette fois, à réussit -difficilement - à contenir ces larmes, faire mes bagages et enfin, boire un café avec mon doudou…).
Une journée bien chargée donc, qui m’a amenée à prendre le métro à la dernière minute. Seulement, arrivée à Chatelet pour prendre une connexion avec le RER et filer à l’aéroport, un incident intervient sur la ligne B et le speaker annonce que plus un train ne circulera en direction de Charles de Gaulle. Ayant aperçu le dernier train actif en arrivant sur le quai, je décide d’attendre quelques minutes. Finalement un train arrive avec pour terminus une gare à mi trajet. Je monte dedans en me disant que ce sera déjà quelques kilomètres de parcouru (à 17h30, impossible d’imaginer trouver un taxi à Chatelet pour être à l’aéroport une demi heure plus tard…).
Donc je monte dans le RER bondé avec tous mes bagages. Ce qui se révèle être une bonne idée puisque finalement, pendant le trajet, le chauffeur annonce qu’il ira jusqu’à l’aéroport…
J’arrive donc à Charles de Gaulle 5 minutes avant la fin de l’enregistrement (du coup j’ai évité la queue…) et rassurée, je finis par monter dans l’avion.
Une 12aine d’heures plus tard, on atterrit à Bangkok pour une escale sensée durer à peine une demi heure. Au bout d’une heure d’attente dans l’avion, on nous annonce que le copilote étant victime d’une intoxication alimentaire, on doit descendre de l’avion et attendre 2 ou 3 heures afin qu’un avis médical définitif nous permette (ou non) de décoller. Apres ce qui semble être une éternité, la responsable du personnel au sol nous informe que le vol Air France ne redécollera pas. Pour les plus chanceux des passagers (les hommes d’affaire et les familles), un vol de Thai Airways les mènera à bon port. Pour les autres, il faudra attendre le lendemain, voire le surlendemain.
J’ai fais des pieds et des mains pour faire partie des chanceux, et après d’âpres négociations (et pas mal de kilomètres parcourus à courir dans l’aéroport de Bangkok), j’ai réussi à embarquer sur le dernier vol pour Hanoi.
Je suis arrivée au Vietnam à 22h00 (au lieu de 15h00) pour découvrir, après (encore !!!) une heure d’attente (et d’appréhension !!!) près du tapis roulant, que mon sac à dos s’était volatilisé quelque part entre Paris et Hanoi (le type du bureau des réclamations n’était même pas capable de savoir si oui ou non mon bagage avait été débarqué à Bangkok).
Je n’ai pu le récupérer que 3 jours plus tard… Heureusement, il était intact et complet !!!
Comme quoi tout est bien qui finit bien.

A part ça, pas vraiment de coups dures lors de ce second séjour à Hanoi… Ah si… un petit… Je suis tombée d’un scooter à l’arrêt (Chris le californien novice en matière de 2 roues a démarré, vitesse enclenchée, alors que je m’apprêtais à monter derrière lui ; le scooter a donc avancé de 50 bons centimètres, et je me suis retrouvée le cul par terre). Résultats : un beau bleu sur les fesses et les poignets endoloris pendants 3 jours.


Mon film

Deux portraits…
D’abord celui de Hong, 27 ans, originaire de la petite ville de Thai Binh, à quelques centaines de kilomètres de Hanoi.
Il y a exactement 10 ans, alors qu’elle profitait de vacances scolaires pour voyager dans le nord du Vietnam avec une amie du même âge, elle a été vendue par son « amie » à des trafiquants. Pendant plusieurs semaines, elle à du subir les assauts de 6 à 12 hommes par jours, tous chinois et donc ne parlant pas la même langue qu’elle.
Grâce à l’un de ses clients, elle réussit à s’enfuir et à prendre un train qui la ramènera dans son village natal. Par peur des racontars, sa famille lui interdit de porter plainte. Elle reprend donc le cours de sa vie et finit, 2 ans plus tard, par se marier et tomber enceinte. Elle découvre alors qu’elle et son bébé son contaminés par le virus du SIDA et pousse son marie à se remarier afin qu’il puisse avoir une descendance « viable ».
En bref, une histoire terrible pour une femme extrêmement courageuse…

Mon deuxième portrait de femme vietnamienne à été celui de Ngan, trentenaire, mère de famille, et elle aussi, séropositive. Contaminée par son mari, elle vit avec le VIH depuis plusieurs années et à choisit de s’investir dans la lutte pour la prévention et l’information, malgré le regard accusateur et parfois même menaçant de la société vietnamienne.

Tourisme au Vietnam

Descente vers le Sud






Apres avoir terminé mon tournage, j’ai profité d’une petite semaine de battement pour descendre à Saigon (officiellement Ho Chi Minh ville), dans le sud du Vietnam.
J’ai pris un ticket de bus open, ce qui m’a permit de m’arrêter par endroits, parfois juste pour quelques heures. J’ai donc entrevu les villes de Hue, Hoi An, et Mui Ne. J’ai passé deux jours à Na Thrang, petite station balnéaire très cotée au Vietnam, avant de m’arrêter à Saigon. Un petit tour vite fait sur les traces de milliers de touristes mais malheureusement, faute de temps, il m’aurait été difficile de faire autrement…




Mes rencontres

Katherine, 23 ans, a été mon hôte pour une nuit à Na Thrang. J’étais sa première couchsurfeuse et je crois qu’elle a bien apprécié l’expérience… De mon côté, j’ai découvert la face cachée du Vietnam, qui veut que même en dehors des grandes villes, les nouvelles générations sont en réelle rupture avec la société traditionnelle et ses règles hyper rigides. Katherine par exemple, vit avec sa sœur ainée et ses parents, gérants d’un hôtel dans la petite citée balnéaire. Elle ne rêve que de s’installer dans son propre appartement, n’a pour amis de sexe masculin que des expatriés (parce que les vietnamiens « ne font que juger et discréditer ses opinions et prises de positions ») et ne supporte pas que sa famille puisse se mêler de sa vie intime en lui suggérant par exemple les « bons partis » à envisager pour un éventuel mariage.


A Saigon, j’ai retrouvé Gilles Ramon, confrère de chez RFO, et sa charmante femme Mireille, en vacances au Vietnam pour quelques semaines.
J’ai été très heureuse de passer quelques jours avec eux à me balader, mais aussi de comparer mon expérience du Vietnam à la leur. Ils m’ont invité dans un très bon restaurant, où j’ai saisie, sans hésiter, l’occasion de manger autre chose que de la soupe de nouille ou du riz frit (car si on trouve presque de tout au Vietnam, le moins chère – et bien moins chère !!! – reste quand même le traditionnel pho et ses diverses variantes).
Et puis c’était marrant de retrouver Gilles en dehors du contexte habituel et de découvrir en lui un voyageur passionné (parce que mine de rien, sans vouloir cracher dans la soupe, RFO n’est pas vraiment l’endroit où exultent les passions...)


Mes coups durs

Là encore, je dois dire que je n’ai pas grand-chose à rapporter dans cette rubrique…
Bon, deux nuits d’affilée dans un bus… mais encore, j’ai eu la chance d’être surclassée en bus couchette pour la deuxième nuit alors… je n’ai pas vraiment à me plaindre !!! (D’ailleurs franchement, les bus couchette, je recommande !! c’est super confortable et les long trajets paraissent raccourcis de moitié).

Et puis de retour à Hanoi, j’ai faillit me faire piquer mon portefeuille pour la deuxième fois (mais oui, rappelez vous, à Shanghai, le jour de mon anniversaire, 100 euros et ma carte bleue qui s’étaient volatilisés…)
Cette fois, je cherchais un xe om (un moto taxi, pour les non initiés !) vers les 22h00 dans un quartier assez mal famé ; lorsque je lui indique mon adresse de destination, le type fait l’étonné et prétend ne pas connaître l’endroit. On se dirige vers un groupe de personne auprès de qui il se renseigne, et alors que je monte derrière lui sur le scooter et pendant qu’il démarre, je sens un mouvement inhabituel dans mon dos. Je me retourne et là je vois le type qui nous à donné les indications en train de courir derrière la moto, accroché à mon sac en essayant de l’ouvrir plus ou moins discrètement (eh oui, ouvrir un sac sur le dos de quelqu’un ni vu ni connu, dans le noir, en courant après une moto, c’est pas du gâteau !!)…
Enfin bref je me retourne, je pousse un cri et le type se barre en courant. Je vérifie vite fait que mon sac est toujours fermé, tandis que le chauffeur accélère, et je fais un doigt d’honneur au voleur.
Malheureusement il n’a pas du comprendre mon geste vu que j’étais en train de finir ma cloppe et que du coup ce n’est pas un, mais deux doigts que je lui ai montré… Enfin j’étais enragée de m’être fait avoir (même s’il ne m’a rien volé) et surtout je n’ai jamais su si le chauffeur du xe om était dans le coup.

Virée vers Halong




De retour à Hanoi, j’ai fait un saut à la baie d’Halong qui n’est qu’à 3 heures de route de la capitale. Je m’attendais à me retrouver dans une sorte de parc d’attraction, et me trompais. La baie d’Halong, (à bien différencier de la ville d’Halong !!) malgré le flot incessant de touristes, reste un véritable havre de paix et la ballade en bateau traditionnel vaut vraiment le déplacement. C’est aussi beau que dans les films !!





Conclusion

Après 6 semaines passées au Vietnam, dont plus de la moitié à Hanoi, je ne prétends pas connaître le pays. Mais je pense en avoir eu un petit aperçu plutôt sympathique.
A part la baie d’Halong et la grande dune de sable de Mui Ne, je n’ai pas été abasourdie par les paysages ; mais les vietnamiens sont des gens très accueillants (et très souriants, que le sourire soit sincère ou non…).
J’ai de loin, préféré Hanoi à Ho Chi Minh pour son charme vieillot et ses rues grouillantes (même si j’avoue ce n’est pas toujours facile pour les tympans…).
Et je tiens à rajouter, pour tout ceux qui ont voyagé au Vietnam et qui ont été réveillé à 5h00 du matin par la fameuse « voix du Vietnam » diffusée un peu partout à travers des hauts parleurs fixes ou mobiles, qu’il s’agit bien moins de propagande gouvernementale (comme on le dit souvent) que d’informations générales destinées à la population (entre autres : rappel des règles d’hygiène, conseils pour une alimentation équilibrée, recettes de grand-mères pour soigner les petits bobos, informations sur l’état du trafic et les travaux en cours dans les rues, etc…).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci de nous faire partager ton aventure et tes belles rencontres! Continue de nous faire voyager !

Unknown a dit…

Intéressant témoignage et très belles photos, je regrette le passage un peu méprisant sur RFO. D'abord c'est plus le Club Med que le bagne question conditions de travail, ensuite, faut pas cracher dans la soupe... On y traite l'actualité régionale ou nationale comme dans n'importe quelle chaîne de télé...