Coup d'oeil sur l'Asie

dimanche 17 août 2008

Right on THAIme


Le tour de Bangkok en 30 jours




Arrivée à Bangkok en bus depuis Siam Reap, j’ai détesté la ville dès la minute où j’y ai posé le pied. Je suis descendue du bus après un trajet de plus de 12 heures, sous une pluie torrentielle, harcelée par une horde de chauffeurs de taxi qui demandait 6 fois le prix de la course et refusaient de mettre leurs compteurs en route.
Apres une bonne dizaine de coup de fils à mon hôte couchsurfing, Jody, j’ai réussit à trouver un tuk tuk qui acceptait un tarif raisonnable et à arriver à bon port.
Plus trempée qu’un indien pendant la mousson, je suis arrivée chez Jody qui m’a gentiment accueillit avec une bière bien fraîche (malgré la flaque qui s’est formée autour de moi et que j’ai laissé dans son salon). Trois couchsurfeurs étaient déjà là : un couple de cyclistes français et leur meilleure amie.

A partir de là, les jours se sont succédés selon un rythme plutôt tranquille. Je me suis pratiquement installée chez Jody et j’ai appris à découvrir Bangkok qui finalement, n’est pas la ville la plus horrible du monde.
A part dans les quartiers touristiques de Bang Lang Pu (pour les bagpackers) et Siam (pour les riches touristes des émirats arabes), Bangkok recèle un charme discret mais néanmoins bien réel. A mi chemin entre Shanghai et Miami, la capitale de la Thaïlande compte quelques gratte-ciel impressionnants et des autoroutes surélevées qui offrent un panorama fantastique sur cette grande fourmilière qu’est Bangkok.

Les transports en commun sont assez bien organisés, et si traverser la ville en bus peut facilement devenir un calvaire pour quelqu’un de pressé (les embouteillages aux heures de pointes sont inévitables autant qu’interminables), se promener d’un quartier à l’autre ne manque assurément pas de charme.

Les thaï sont des gens accueillants, souriants et aimables ; une bonne partie d’entre eux parle anglais et ils sont prêt à tout pour vous aider ou vous renseigner (au risque parfois d’en faire trop et d’accepter des engagement tout en sachant qu’ils ne pourront pas les respecter, comme j’ai pu m’en rendre compte assez rapidement..)

Ce sont pour beaucoup des gens assez simple, même si il arrive de temps en temps au promeneur de tomber sur les « fashion victims », ceux qui portent des lunettes sans verres et dont les montures en plastique couvrent à moitié la vue, ou encore de faux appareils dentaires (très à la mode en Thaïlande : les bagues dentaires couleur fluo, de préférence !!).

Autre chose : les thaï adorent leur roi, et ce, quelque soit leur âge ou leur position sociale. Une vénération sans égal qui les amènent, pour montrer leur dévotion, à porter chaque jour un t-shirt aux couleurs royale (le jaune du lundi pour le roi, le rose du mardi pour la reine, et etc.. chaque jour correspondant à un membre de la famille royale et à une couleur). La chose est surtout notable le lundi, ou beaucoup, beaucoup de gens portent du jaune (et apprécient d’ailleurs grandement que les étrangers fassent de même). C’est plutôt rigolo, surtout que le roi en question semble être quelqu’un de très bien.

Mes rencontres :

Comme d’hab, d’abord les couchsurf host…
Pour Bangkok ça ira vite : je n’en ai eu qu’un !!!
Un français de 30 ans du nom de Jody, qui parle couramment le Thaï et se présente lui-même comme un dilettante.

Installé en Thaïlande depuis 4 ans, prof d’anglais jusqu’à la date précise de mon arrivée, il s’est fait remercier par son boss et s’est tout de suite reconvertit dans le cinéma !
Rien de moins que ça…. Je l’ai même accompagné sur un tournage avec d’autres couchsurfeurs pour me faire un peu de sous : une bonne grosse journée de figuration pour une prod. Hollywoodienne avec ses stars et tout et tout… pour se faire un cachet de 2200 baths - 44 euros - un petit pactole en Thaïlande, même si ce pays reste à mon avis l’un des plus chers d’Asie du sud.
En plus de ce boulot de figurant, Jody est graffeur et traducteur…
Sans oublier le fait qu’il aspire à devenir à la fois gigolo et maquereau (un peu long à expliquer ici…) tout ça avec les meilleures intentions du monde et une sincérité assez déroutante.
Dis comme ça, je sais, ça parait un peu bizarre ; je crois qu’il faut juste le voir pour le croire… Quoiqu’ il en soit, il est surement la personne la plus surprenante et la plus tolérante que j’ai rencontrée jusqu’ici.

Grace à lui j’ai rencontré Clément et Moo, un petit couple franco-thai, hyper sympa. Moo surtout : adorable petite femme, qui a tenu dès le départ à me faire gouter toutes les spécialités locales, et qui n’a pas hésitée à m’appeler tous les jours pour me rendre compte du programme culinaire qu’elle me préparait…

Je ne ferai pas ici la liste de tous les gens que j’ai croisé chez Jody (il y en a eu beaucoup, jusqu’à 8 personnes à la fois), des voyageurs venus d’Europe, de Chine ou d’ailleurs… des gens aux parcours étonnants avec qui j’ai parfois très bien accroché, comme par exemple avec Estelle et Christophe, ces français venus de Strasbourg à vélo : un an de voyage à travers l’Europe de l’ouest, de l’Est, de l’Asie centrale et du sud Est ; et au final, des tonnes d’anecdotes à partager…

J’ai aussi apprécié ma rencontre avec Bruno, le meilleur ami de Jody qui vit et travaille en Inde par intermittence depuis plusieurs années et qui en tire une expérience totalement différente de la mienne. Du coup ça a été très instructif de discuter avec lui de ce pays que j’aime tant.

Enfin, la surprise du mois : ma tante Noëlle et son mari Laurent sont venu passer 3 semaines en Thaïlande accompagné de leur ami Dédé, de leur fille Margaux et de notre petit cousin Arthur. J’ai passé deux jours avec eux : de vraies vacances !!! Au programme : shopping, piscine (avec cocktail s’il vous plait…), massage et super resto !!! J’ai profité à fond de ces petits moments de détentes tout en m’étonnant moi-même d’éprouver tant de plaisir à prendre une douche chaude dans une belle salle de bain et à m’asseoir sur de vrais toilettes avec chasse d’eau et tout !!! Comme quoi, on ne se rend pas vraiment compte que toutes ces petits choses du quotidien que l’on trouve tout à fait normal constituent un vrai luxe lorsque l’on y a pas accès…

Mes coups durs :

Cette fois, vraiment rien à signaler, si ce n’est les graves problèmes de communications que j’ai pu rencontrer avec les chauffeurs de taxi à mon arrivée à Bangkok (que j’ai déjà évoqué plus haut).

Mon film :

Une fois encore, c’est grâce à mon hôte couchsurfing que j’ai réussit à trouver les filles de mon film. Au début, j’ai pensé pouvoir me débrouiller avec les adresses que m’avait refilé Jean-Luc, « le corse du Tigre Papier », un restaurant de Siam Reap :
des contacts de français installés en Thaïlande depuis longtemps, pour la plupart patrons de bars à putes, et donc bien intégré au milieu de la prostitution, principale image de la Thaïlande à l’étranger.

Accompagnée de Jody, qui je le rappelle, parle couramment le thaï, j’ai arpenté les quartiers chaud de Bangkok : les bars selects, comme l’Eden, dont la spécificité tiens du fait que les clients choisissent deux filles à la fois et que pour la sélection, les filles se placent d’un coté et de l’autre d’une ligne jaune qui indique si elles acceptent, ou non, la sodomie…
Mais aussi des gogos bars où des femmes et jeunes filles en petites (très petites !!) tenues se trémoussent sur des podiums en attendant d’être choisies et sorties du bar. D’ailleurs je dois préciser que j’ai été choquée de me faire mettre une main aux fesses par une nana qui n’avait, en rien, l’air d’une lesbienne, et qui devait penser que nous étions un couple à la recherche d’un extra…



On s’est aussi promené dans les boites de nuit en vogue pour essayer de trouver une fille (et il y en a beaucoup à Bangkok) qui cherche surtout à se trouver des étrangers pour des relations courtes et rémunérées en petits (ou parfois gros..) cadeaux et sorties diverses, plutôt qu’en argent liquide.

Toutes ses recherches n’ont rien donné, malgré quelques rencontres intéressantes : les filles rencontrées ont à chaque fois changé d’avis au dernier moment, me laissant en plan, et les patrons de bars ont refusé de m’aider, préférant protéger leurs arrières, ce qui semble logique puisque le gouvernement thaï tolère la prostitution sans toutefois la légaliser.

Toujours grâce à Jody (mon sauveur, décidemment…) j’ai finalement rencontré Pla, 26 ans, « fille à farang » comme on dit ici, qui vit à Sopahn Buri, dans un bled paumé à 200 kilomètres de Bangkok, et travaille tous les soirs dans un karaoké glauque où elle persiste à refuser les clients thaï, au grand dédain de ses collègues.



Pas de famille, pas d’amis, une vie sans intérêt, rythmée par les plis Western Union de son ami anglais, et grâce auxquelles elle parvient à s’acheter de quoi oublier sa misère : des cachets de yaba (ou méta-amphétamines) qu’elle fume jusqu’à perdre conscience du monde qui l’entoure. Un bien triste portrait, peut-être le plus triste jusqu’ici… Parce que contrairement à toutes les femmes que j’ai pu rencontrer pour ce film, Pla n’a pas la force de s’en sortir. Elle se croit profondément mauvaise et ne pense pas avoir les capacités d’aller à l’encontre de son karma.

Pour contrebalancer tout ça, j’ai aussi tourné un portrait de Nan, une petite nana de 26 ans qui vit à Bangkok et gère un shop internet la semaine et travaille avec sa cousine sur le grand marché de Chattuchak pendant le week-end. En plus de tout ça, elle donne parfois des cours de danse classique thaï (sa formation originale) et maquille des femmes pour des occasions particulières. Une vraie bosseuse donc, hyper attachée aux valeurs traditionnelles thaïes, et tout particulièrement à la famille. Elle a un petit copain avec qui elle ne dort que lorsque sa mère les chaperonne et partage avec ses parents le fruit de son labeur.




Nord Express




Pour profiter à fond de mes derniers jours en Thaïlande et avant de rejoindre la Chine, j’ai choisit de partir faire un petit tour dans le nord (tout petit, petit, seulement 3 jours).

Direction Chiang Mai donc, et couchsurfing chez Chris, un Thaï de tout juste 30 ans, graphiste originaire de Bangkok et désireux de fuir le bruit, le stress et l’individualisme grandissant au sein de la capitale.
Apres avoir marché en ville le premier jour, j’avoue que j’avais drôlement envie d’aller me promener aux alentours.
Chris m’a gentiment proposé de me faire faire un tour en moto.


Evidemment j’ai accepté, et après avoir été rendre visite aux éléphants d’un parc proche de la ville, on a roulé tant et si bien qu’on a finit par arriver à Pai, une toute petite ville à 150 km de Chiang Mai. On y a passé la nuit, dégusté les spécialités locales (et d’autres moins locales, comme le mojito…). Là encore je me suis sentie vraiment en vacances.



Malgré la pluie qui nous a arrosés sur une bonne partie du trajet, filer à moto à travers les rizières et les forêts sur des routes de montagne, c’était tout ce dont j’avais besoin pour clore ce chapitre thaïlandais de mon voyage…


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Emilie,

Je viens de découvrir par hasard ton superbe blog!
J'aimerai pouvoir entrer en contact avec toi par mail car je compte partir bientôt en Asie du sud-est ( je connais déjà assez bien) pour tenter de faire un film avec mon ami( moi au son, lui à l'image). J'ai du mal à trouver des infos pratiques quand aux permis, règles, difficultés sur place...Une aide de ta part serait la bienvenue!!!
Voici mon mail: jeanne.ng@hotmail.fr

Merci d'avance et surtout bonne continuation dans ce projet.
Jeanne